Informations
Nom :
DU VIEUX-CHASTEL
Prénom :
Guillaume
Sexe :
M
Titre :

Ordre :

Naissance :
1350 à Trébrivan,22340,Côtes-d'Armor,Bretagne,FRANCE,
Décès :

Mariage :

Fiançailles :

Père :
Geoffroy DU VIEUX-CHASTEL
Mère :


Femme(s) :
Mabille ?
Enfant(s) :
Jouhanne DU VIEUX-CHASTEL
Notes Bien qu’aucun document n’évoque de descendance pour Geffroy IV, il ne fait aucun doute qu’il a eu des enfants, tout au moins deux, Guillaume et Henry, qui chevaucheront entre leurs terres de Kerlaz et celles proches de Carhaix, en particuliers sur leurs domaines de Duault et des trèves annexes.

C’est sur ces seigneuries jouxtant celles de leur oncle, Eon de Quélen, le mari d’Aliette du Vieuxchastel, qu’ils choisissent de s’implanter à la fin du XIVe siècle. Pourquoi un tel déplacement ? Il faut simplement remarquer qu’à la mort de leur père, ce sont encore des enfants mineurs. Leur grand-père paternel possessionné à Kerlaz et dans la région Quimpéroise, étant décédé peu après leurs naissances, il ne reste plus personne en ces lieux. De plus, la Guerre de Succession au duché, avait laissé le pays exsangue. Mieux valait se protéger par tous les moyens, quitte à abandonner son foyer et vivre auprès de parents, fussent-ils éloignés. Le danger est omniprésent, pour les pauvres comme pour les nantis.

Ces deux garçons qui sont peut-être élevés par leur mère dont on ignore le nom, vont rester très proches de leur tante Aliette et de son mari, Eon de Quélen. Pour preuve, ce dernier offre à Guillaume son manoir de Colloet à Trémagat. Le jeunehomme va devenir à la fin du XIVe siècle, le nouveau seigneur de Brunault, probablement par le biais d’un héritage provenant de sa mère qui pourrait, si cela s’avére confirmé, être la descendante de son frère Pierre de Rostrenen ou de son frère, Henri de Trébrivan. Ce juveigneur, qui porte le sceau de sa maison avec pour brisure, un lambel à trois pendant, marque des cadets, avait rendu hommage en 1294 pour cette terre. Brunault va demeurer dans la famille de Guillaume V du Vieuxchastel pendant près de deux siècles, Jeanne, la fille aînée de ce gentilhomme, recevant en dot le manoir de Colloet quand elle épouse en 1390, Jean Prigent de Coatgoureden. En sa qualité d’aînée de la famille, cette demoiselle porte les armes pleines des Rostrenen, son cousin Guillaume, fils d'Henry, ayant en plus à son blason, un lambel à trois ou quatre pendants.

Il y avait alors une habile politique matrimonial mise en place, qui renforcent les assises des seigneurs déjà bien implantés dans la région de Carhaix, tel Rolland de Rostrenen qui convole vers 1350 avec Jeanne de Coëtmen, la cousine germaine du baron Eon de Quélen, mari d’Aliette de Vieux Chastel. C’est par l’intermédiaire de ces derniers que Geoffroy IV du Vieuxchastel a pu rencontrer son épouse qui semble apparentée aux Rostrenen. C’est du moins une des explications qui puisse expliquer l’implantation durable de cette dynastie dans cette partie du centre Bretagne, et l’octroi du fief de Brunault à Trébrivan.

La première fois que Guillaume V et son frère Henry se font connaître en la paroisse de Duault, remonte en 1380 lorsqu’ils répondent présents à la montre de Cornouaille. Il faut attendre dix ans pour les voir de nouveau réunis dans un acte, lors du mariage de Jeanne du Vieuxchastel, fille dudit Guillaume, avec Jean Prigent de Coatgoureden. Dans ce document fort intéressant, on apprend que les sieurs du Vieuxchastel possèdent des biens nobles à Duault, à Carhaix, ainsi qu’à Plounevez-Quintin et à Trémargat, Henry détenant en ce dernier lieu, des deux-tiers du moulin seigneurial. Guillaume V va pourtant demeurer en son manoir de Brunault à Trébrivan avec ses deux fils, Guillaume VI, et Charles Ier, jusqu’à ce que la mort le surprenne en octobre 1429.

Pour l’heure, Guillaume V n’entrevoit que de marier sa fille Jouhane, avec un beau parti de la région. L’heureux élu se nomme Jean Prigent de Coatgoureden, de noble et d’ancienne lignée chevaleresque. La jeune promise âgée d’une quinzaine d’années, reçoit en dot de son père, le manoir de Colloet à Trémargat, qu’il avait lui-même hérité de son oncle, Eon de Quélen.

Cet ancien gouverneur de Carhaix mort le 26 juillet 1389, se plaisait à se faire surnommer du Vieuxchastel depuis que cette seigneurie intégra son vaste patrimoine. Le défunt, détenteur d’importants biens fonciers dans toute la région et mêmeau delà, possédait surtout la terre de Quélen à Locarn qui fit la fortune de sa lignée, et divers fiefs à Duault et à Plounevez-Quintin.

Descendant de Conan II de Quélen et de Françoise de Rostrenen, l’époux d’Aliette du Vieuxchastel, portant pour armes, un burelé d’argent et de gueules de dix pièces, n’avait guère eu le temps de profiter de son fils, Conan IV, valeureux guerrier qui entre au service du roi de France en 1418 pour combattre les Anglais. Ce nouveau baron du Vieuxchastel, seigneur de Quistinic en Breziac et de Troran, est le père d’Aliette, femme en 1409 de Tanguy de Kermavan, seigneur de Lesquélen.

Comme cela l’a été évoqué auparavant, seule une petite partie de l’immense héritage d’Eon de Quélen, revient de droit aux sires du Vieuxchastel, ses neveux, dont le manoir de Colloet, comme cela est défini dans les clauses du contrat de mariage daté du 16 novembre 1390, de Jeanne ou Jouhane et de Jean Prigent de Coatgoureden, dont voici la transcription ( Source d’Hervé Torchet, AD 29 série 1 E ) :

"Cest le prisage fait sur les heritages et terres que Guillaume du Vieulz Chastel eut ballez a Jahan Prigent en mariage faisant o Jahanete ar Alain du Buesit, Hamon Bizien et Eon Vale mediatour mediatour prisagours esleuz sur ce dentreulx leXVIe jour de novembre lan mill IIICC quatrevingtz et deiz. Premierement le principal manoir et estage du Colloit la ou Eon du Vieulz Chastel desmouroit jadis o ses courtilz et issuz devant et deriere en la parroisse de Ploenevez Quintin treffde Tremelgat prisé XV sous de rante. Item en la ville de Kerrest et ses apartenances en la parroisse de Duaut la tierce partie de deiz journaux de terre frede dont le hoirs au Boulouch et autres avoint les doux partz chacun journal prisé deVII d. Item en la ville du bourch de leglisse de Tremelgat doux et un petit courtil o ses yssuz devant et deriere prisez lun par lautre IIII s VIII d. Et le tierz du moulin que ledit Guillaume avoit dont Henry du Vieulz Chastel tient les douxpartz prisé X s de rante. Some IIII libvres II s III d. Item en la ville de Kerrest et ses apartenances en la parroisse de Duaut la tierce partie de deiz journaux de terre frede dont le hoirs au Boulouch et autres avoint les doux partz chacun journal prisé VII d".

Ce contrat de mariage de 1390 traduit par Hervé Torchet, est confirmé par un deuxième acte original retrouvé par Jérôme Caouen dans les archives de Lesquiffiou dont voici un extrait :

"Samedi après la Madeleine à la cour de Rostrenen. Guille du Vieulz Chatell et Mabile sa compagne, consent agréer et contenir du mariage et font entre Jahan Prigen, d’une part, et Jouhanne fille esnée desdits nommés d’autre part, avoir promiset gréer audit Jahan et leur dite fille, 45 livres de rente d’assiette de terre assis en la paroisse de Ploenevez Quintin en la trêve de Trémalgat en héritage dudit Guille, à commencer en hébergement et place de meson et estage ou desmora jadis Eon du Vieulz Chatel,et tous son fond, courtilz, pars et terres gaignables et non gaignables, bois, fief et ses autres appartenances, à tout le droit, cause, raison, accord de service que le dit Guille à lui présent, et appartenance en unmoulin qui est commun entre ledit Guille et Guille fils Henry du Vieulz Chatel en ladite paroisse, compris toutes foys et les autres choses ne soient à la valeur de 45 livres de rente et partage de bonnes gens qui se sont choisis, font héritage dudit Guille, savoir ladite Jouhanne ne jouit que de trente livres de rente de la dite somme de rente dudit Guille et de 100 sols de rentes ce qui sont mises en présent sous ledit partage après le décès dudit Guille, jouiront les dis Jehan et Jouhanne et qui aura d’eulx en personnes les chefs de présent, font les dits Guille et sa dite femme, se sont obligés payer et rendre audit Jehan pour le gré dudit mariage, la somme de 100 francs d’or, a été payé 60 francs de ladite somme audit Jehan. Et dudit mariage dont il se fait, ledit Eon Prigent a voulu transporté audit Jahan Prigent son filz, le village a matoyer et appelé Kaerscouarch, et ses appartenances, terres arables et non arables, prez, fossez, pasturages etautre que le molin dudit Eon jouste cedit village et la mouture et le moulage sur lesdits estangs d’icelui, desquels héritages veulx ledit Eon que pour son fils en joisse comme en sien propre. 1390".

A ce document original est attaché un vidimus de 1568 en lien avec l’acte en 1390 ( document presque totalement illisible ), où il est fait mention du mariage de Jouhanne de Vieuxchastel, fille aînée de la maison de Brunault avec Jehan Prigent fils d’Eon Prigent de la maison de Kerauffret.

Contrairement à ce qui a été écrit par des érudits locaux du XIXe et XXe siècle, et largement recopiés depuis, Jeanne ne se marie pas une deuxième fois avec Jean de Coatgoureden, seigneur du domaine et du manoir de Kerauffret à Maël Pestivien, ce personnage étant le Jean Prigent marié en 1390. Ces dires sont authentifiés par de nombreux documents du XVIe siècle établis à partir de manuscripts originaux, pour définir les droits de tous les prétendants à la succession des demoiselles de Coatgoureden, lorsque cette maison tombe en quenouille, du moins pour ce qui est de la ligne directe.

Ceux-ci revendiquent les héritages d’Anne, dame de Crechanroux, décédée en 1605 sans descendance, d’Aliette, épouse du sieur le Chaponnier, seigneur de Kerallain, et de Marguerite de Coatgoureden, femme de Pierre le Lay, écuyer, sieur de Kergoust, demoiselles nées du second mariage du seigneur de Kerauffret, ainsi que celui de leur demi-sœur, Isabeau de Coatgoureden, morte en son manoir à Maël Pestivien, mariée à Louis Huon, devenu seigneur de Kergadou par sa grand-mère, Anne Keranflech, fille d’Henri et d’Anne du Vieuxchastel .

Les notaires devant déterminer la nature des biens entre tous les héritiers désignés, à savoir Jean de Coatgoureden, Jean Huon, Christophe le Chaponnier et leur cousin, Conan de Coatgoureden, vont se baser d’une part, sur les témoignages recueillis d’honnêtes personnes de la localité et des environs, dont celui de Jean Stéphan, notaire de Callac, propos où chacun jurent de la qualité noble des membres de cette famille, et d’autre part, sur des titres originaux fournis par les prétendants qui cherchent à justifier leurs primautés dans cette succession. C’est ainsi que des commissaires sont amenés à dresser la liste des ascendants de ces dames sur cinq générations successives.

Il est ainsi clairement notifié qu’au début du XVe siècle, Ollivier de Coatgoureden, est le fils de Jean Prigent et de Jeanne du Vieuxchastel, seigneur et dame de Kerraufret, Kerscouarch et du Colloet, cette dame étant elle, fille aînée de lamaison de Brunault et de Kerguilliau, ou Querguilliau ( Article sur les familles nobles du Poher : de Coatgoureden, dans le Kaier du Poher n° 13 de décembre 2004, par Gilles le Penglaou et Jérome Caouen, ainsi que recueil généalogique de Frotier de la Messelière sur la maison de Coatgoureden ).

Sachant que Jeanne ou Jouhanne, s’est mariée en 1390 vers l’âge de quinze ans, avec Jean de Coatgoureden, gentilhomme portant aussi le nom de Prigent, cela montre que cette dame est née vers 1375,

Guillaume, fils d'Henry, qui semble à cette époque le seul garçon de sa lignée, devient naturellement à la mort de son père, le nouveau seigneur de Brunault par voie de succession légitime tout en conservant le blason des Vieuxchastel avec labrisure au lambel à quatre pendants.

Voici un extrait des généalogies respectives de Marguerite et Isabeau de Coatgoureden dressées après leurs décès, le premier daté du 11 mai 1577, le second rédigé le 31 mars 1588, indiquant les plus anciens ancêtres connus de leur maison, avec chose étonnante, une génération de transition omise pour la seconde liste ( AD 22 : 2 E 127 ) :

"Que de deffunct noble escuier Ollivier de Coatgourreden et deffuncte demoiselle Mabille de la Chapelle, sa compaigne, sieur et dame en leur vivants de Kerauffret, Kerscouarch, du Colloet et est quart aïeul et quart aïeule de lad. deffuncte icelle de la Chapelle, fille de la maison de la Chapelle Leuchou, Monlac et Pestiffien.

Que de deffunct noble escuier Jean de Coatgourreden et deffuncte demoiselle Jouhanne du Vieulx Chastel, sa compaigne, sieur et dame en leur vivants de Kerauffret, Kerscouarch, du Colloet et est quint aïeul et quint aïeule de lad. deffuncte icelle du Vieulx Chastel, fille esné de la maison du Brunault.

Que feuz noble homme Allain de Coatgourreden et Anne Tepault, aultrement Guergorlay, sa compaigne, seigneur et dame en leur vivant de Kerraufret, Lanaloct et Chi et led. Ollivier, fils esné principal herittier et noble, lesdits décedé et sepulture en la grande tombe en leglise de Mael, lad. Thepault aultrement Guergorlay, file de la maison de Cluzon, décedée.

Que a feuz noble homme Jan Prigent et Jouhanne du Vieux Chastel sa compaigne, seigneur et dame en leur vivant de Kerauffret, du Colloet et Chi, et led. Allain fils esné, principal héritier et noble, led. Jan décedé et lad. Johanne décédée, ensepulture en leur grande tombe en leur estant en leglise paroissiale de Mael. La pierre tombale est au dessus ledit enfeu et enterement faict faire par eulx, armois de leurs armes et intersigne de noblesse".

C’est par les seigneurs de Kerauffret que vont se dévoiler au grand jour les armes pleines des Vieuxchastel de Brunault. Olivier de Coatgoureden, qui décède en 1522, avait fait restaurer les vitraux de l’église de Maël Pestivien, à la fin duXVe ou au début du XVIe siècle. Il avait profité de l’occasion pour y apposer tous les blasons de sa lignée, la plus grande partie étant consacrée à remettre les portraits dans la grande verrière, de ses trisaïeux, Jean et Jeanne du Vieuxchastel, et de ses bisaïeux, Olivier et Mabille de la Chapelle. Ses ancêtres faisant pénitence en priant à genou, sont représentés dans leurs plus beaux atours, richement drapés de soyeux vétements au bas desquels se distinguent leurs armoiries.C’est ainsi que se dévoilent celles de Jeanne du Vieuxchastel, portant d'hermines à trois fasces de gueules, les mêmes que celles du sire de Rostrenen.

Sources : histoire des sires du Vieuxchastel de la seigneurie de Brunault par Franck Coudray, publiée dans Kaier ar Poher n° 49 et 50
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